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©Chris Cleave

Chris Cleave est un romancier anglais qui vit à Londres avec sa femme française et ses 3 petites têtes : 2 garçons et 1 fille.
Petitestetes.com vous fait partager quelques morceaux choisis de la vie de ce papa trentenaire en publiant certaines de ses chroniques écrites chaque semaine pendant 2 ans pour The Guardian inédites en France et traduites pour Petitestetes.com.

Pour en savoir plus au sujet de Chris Cleave, rendez-vous sur :
www.chriscleave.com

 

Décorations de Noël

Une chronique de Chris Cleave

Rien ne dit plus sur nos familles que la façon dont nous décorons nos maisons pour Noël.

Un “Père-Noël cambrioleur” gonflable de taille humaine suspendu par un bras et une jambe à une fenêtre d’un immeuble, montre que Maman et Papa ont un certain sens de l’humour. Quinze mille watts d’animatroniques Disney illuminées, décorant l’extérieur d’une masure délabrée grâce à un nouveau vidéoprojecteur mis dehors, révèle que le business de trafic de drogue de votre oncle marche à fond et que Mam pourrait l’autoriser à rester un an de plus. Des flocons en papier aux fenêtres, faits par des enfants pliant un cercle trois fois et découpant délicatement à l’aide de ciseaux adaptés à leurs âges des diamants dans les bords repliés, révèlent que Maman et Papa lisent The Guardian.

Peu de plaisirs dans la vie britannique équivalent à se sustanter d’un vin chaud et de friands de viande tout en allant faire une balade de Noël avec les gosses dans le quartier. Le jeu pour les enfants consiste à identifier l’épicentre de Noël, le Grand Yulé(1), ou ce que les scientifiques appellent le lieu terrestre le plus proche du Père Noël : cette rue tranquille où personne ne semble avoir dit aux résidents qu’il ne s’agit pas d’une compétition.

Si les gens du 4 entourent leur cyprès Leylandii de lumières multicolores, alors ceux du numéro 6 doivent orner leur cyprès de boules miroirs qui tournent en chantant “C’est ici le Joyeux Noël” dès qu’un capteur infra-rouge détecte un piéton qui s’approche, tandis que ceux du Numéro 8 ont dû tailler leur propre cyprès afin de faire de la place pour accueillir une réplique incroyablement éclairée grandeur nature en fibre de verre du Père Noël avec un traîneau s’élevant grâce à l’attelage complet des rênes : Danseur, Furie, Tonnerre, Eclair, Sellafield, Dungeness (2), Kyoto et Copenhague (3).

A Noël comme dans la vie, bien sûr, rire des essais des autres familles est plus facile que faire du bon travail soi-même. Le problème est le suivant : lorsque nous décorons nos maisons de famille, nous faisons bien plus que seulement brancher un juste fil de guirlandes électriques (comme notre petit de six ans les appelle). Nous menons une analyse psychiatrique de l’état actuel de notre cellule familiale et nous en diffusons le diagnostic au reste du monde.

La première grande question, donc, est de savoir s’il faut décorer l’extérieur. Ceux qui enguirlandent l’extérieur de leur propriété sont des familles confiantes, qui déclarent essentiellement : “Nous sommes là, vous savez où nous vivons, nous pensons avoir eu une année raisonnable, et nous n’avons rien à cacher dans notre cave.”

D’autres familles, tout aussi admirables, choisissent de décorer seulement l’intérieur de leur maison. Ici aussi, des myriades de choix conscients et inconscients s’étalent. Regardez le sapin de Noël, par exemple, et vous verrez qui dirige la famille. Dans notre cas, c’est notre petit de trois ans : à notre arbre sont accrochés toutes sortes de trucs imaginables, des boules de papier d’aluminium chiffonés aux Power Rangers favoris, mais seulement sur les branches les plus basses. Au-dessus de ça, là où ses petits bras furieux ne peuvent atteindre, l’arbre est vide excepté la présence d’un code barre que je dois réussir à couper.

Dans d’autres maisons, ils font ça différemment. Rien n’est moins “familial” qu’un sapin homogène ultra fortement policé où des boules blanches pendent à intervalles réguliers, à une distance standard de la pointe de la branche. Je me demande parfois à quel point cela a mal tourné dans ma propre vie. Je me souviens vaguement de Noëls avec des arbres plutôt élégants. Je soupçonne que le mal a commencé à partir d’une seule boule qui a incité ses pairs à se dégager du joug de l’esclavage. Peu après, toutes les boules ont crié “Je suis Spartacus”. L’agitation s’étendit aux guirlandes électriques – qui ont suivi par solidarité – et quand les guirlandes ont finalement rejoint le mouvement, c’est là que tout à commencer à s’emmêler. Ou alors c’est peut-être juste parce qu’on avait eu des gosses.

A tous ceux qui ont été assez gentils pour lire ces chronqiues cette année, et à tous ceux qui m’écrivent les histoires belles et drôles de leurs propres enfants ou petits-enfants, merci, et très Joyeux Noël. A l’année prochaine: même heure, même endroit. Ou comme on le dit aux gosses : même endroit que là où tu l‘as laissé.

(1) Yulé : nom scandinave de la fête païenne de mi-hiver
(2) Sellafield, Dungeness : Centrales nucléaire anglaises
(3) Kyoto et Copenhague : 2 lieux de conférences primordiales sur le climat

     

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